En 1998, la sélection marocaine qualifiée la coupe du monde en France était composée de 23 joueurs dont 16 joueurs étaient formés initialement dans des clubs marocains. Les 7 joueurs restants venaient de la diaspora marocaine, formés et initiés au football en Europe (notamment en France).

Les deux dernières décennies ont été marquées par une baisse significative de la représentativité du football national dans sa vitrine d’élite : Actuellement, dans l’équipe qui participe à la CAN 2019, seuls 4 joueurs (de 23) sont issus de près ou de loin du système footballistique national. Ce constat est aussi valable au niveau des catégories inférieurs (Equipes marocaines des catégories inférieures).

Cette proportion est en déphasage avec le niveau actuel des clubs marocains et du championnat marocain, classé meilleur championnat africain en 2018 et 27ème mondial selon l’IFHHS (International Federation of Football History and Statistics).

La problématique de la « nationalité sportive » réelle a toujours été un sujet à éviter par la presse sportive de peur de provoquer des stigmatisations à retombées incertaines. Or, les proportions actuelles et la situation chez d’autres pays africains, impliquent le lancement d’un débat sur les questions suivantes :

  • La non éligibilité systématique des joueurs formés au Maroc aux équipes nationales ne condamne-elle pas l’évolution professionnelle de toute une génération de footballeurs ? En considérant que la notoriété internationale devient un prérequis pour leur accès à des championnats plus évolués (et plus lucratifs pour eux et leurs clubs formateurs).
  • Est-ce que la probabilité d’être sélectionné dépend actuellement de facteurs, autres que le niveau sportif ? Les joueurs européens d’origine africaine bénéficieraient-ils d’un meilleur « branding » grâce aux réseaux d’influence des directions techniques et des agences de gestion de carrières ?
  • Le niveau technique actuel du joueur formé au Maroc (qu’il joue à la Botola Pro ou ailleurs) est-il réellement insuffisant à ce point pour qu’il ne soit pas éligible à sa sélection nationale ?

Ce travail essaye de dresser une première image des affluents footballistiques des sélections d’élite africaines via une analyse approfondie des parcours professionnels des participants  à la CAN 2019.

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